
Les propos attribués à l’évangéliste ghanéen Papa Shee ont suscité une vive controverse, tant dans les milieux religieux que sur les réseaux sociaux. Lors d’une interview accordée à une radio locale, cet homme de Dieu a affirmé que certaines pratiques courantes, telles que le maquillage ou la teinture des cheveux, constitueraient des obstacles directs à l’accès au paradis. Selon lui, de nombreuses personnes iraient ainsi en enfer sans même en être conscientes, simplement parce qu’elles adopteraient des comportements qu’il juge contraires à la volonté divine.
Papa Shee explique que sa mission spirituelle lui aurait été confiée par Dieu lui-même, dans le but d’aider le plus grand nombre à distinguer le bien du mal. Il affirme vouloir attirer l’attention des fidèles sur ce qu’il considère comme des « erreurs stupides », mais lourdes de conséquences sur le plan spirituel. À ses yeux, le danger réside moins dans la faute elle-même que dans l’ignorance des croyants, qui continueraient ces pratiques sans mesurer, selon lui, les répercussions sur leur salut.
Au cours de cette même interview, l’évangéliste a particulièrement insisté sur l’apparence physique. Il a déclaré que les personnes qui se teignent les cheveux ou modifient leur apparence naturelle s’éloigneraient du plan divin. Plus spécifiquement, il a affirmé que les femmes qui se maquillent agiraient à l’encontre des souhaits de Dieu et ne devraient donc pas espérer accéder au paradis. Ces déclarations s’inscrivent dans une interprétation très stricte de la foi chrétienne, fondée sur une lecture littérale et rigoriste de certains principes religieux.
La réaction du public ne s’est pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont vivement critiqué ces propos, les qualifiant d’extrêmes, de rétrogrades, voire de discriminatoires, notamment envers les femmes. Certains estiment que ce type de discours contribue à culpabiliser inutilement les croyants et à réduire la foi à une série d’interdits liés à l’apparence extérieure, plutôt qu’à des valeurs morales plus profondes comme l’amour du prochain, la justice ou la compassion.
D’autres, en revanche, défendent le droit de Papa Shee à exprimer librement ses convictions religieuses. Pour ces partisans, il ne ferait qu’énoncer sa compréhension personnelle des enseignements bibliques et rappeler aux fidèles l’importance de la sainteté et de la modestie. Ils soulignent également que le christianisme, comme toute religion, n’est pas monolithique et qu’il existe une grande diversité d’interprétations théologiques.
Cette polémique relance ainsi un débat plus large sur la place de la religion dans les sociétés modernes africaines, sur les limites entre liberté d’expression religieuse et discours perçus comme stigmatisants, ainsi que sur la manière dont la foi est interprétée et enseignée. Elle met aussi en lumière le fossé grandissant entre certaines doctrines religieuses conservatrices et les réalités sociales et culturelles contemporaines, où l’apparence personnelle est souvent considérée comme un choix individuel plutôt que comme un enjeu spirituel.